Rapport moral, CORREZE environnement

Rapport moral, CORREZE environnement

Nous souhaitons commencer ce rapport moral par un remerciement à l’ensemble des personnes qui soutiennent nos valeurs et nos actions: nous vous remercions vous qui œuvrez sur le terrain en ne comptant pas votre temps bénévole et qui faites CORREZE Environnement au quotidien, dans les commissions, débats, groupes de travail, animations, ateliers… Cela fait notre force car c’est unis que nous pourrons faire bouger les choses.
Nous remercions également ceux qui nous soutiennent ou nous font confiance  et avec lesquels nous travaillons, que ce soit au niveau local, départemental, régional ou national. Nous pensons en particulier à notre fédération  FNE Limousin, dont nous avons accueilli en 2024 l’Assemblée Générale dans les locaux associatifs de Libre Comme Une ( Le Chastang ) suivi d’une sortie découverte de l’Étang du Coiroux avec Sauvegarde de la Vallée du Coiroux. Nous apprécions et soutenons le redémarrage de la cellule juridique du Limousin, cela coïncide avec le développement de Sentinelles de la Nature et un engagement plus ferme de la justice sur les délits environnementaux.

Passons maintenant au côté sombre
de cette année 2024.

Le monde va mal :

cela s’applique aussi bien à nos sociétés qu’à la planète Terre. La conjoncture internationale est inquiétante, on parle plus de guerre que de paix, de repli sur soi que de partage. Les rapports du GIEC(Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat),x de  l’IPBES (Plate-forme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques)  et bien d’autres encore, montrent que l’état de notre planète ne cesse de se dégrader et nous ne pouvons que constater que cela va continuer, voire s’aggraver, en particulier si nous dépassons certains points de bascule irréversibles. Ces experts soulignent qu’aucun de ces enjeux ne sera résolu avec succès s’ils ne sont pas abordés ensemble.” En effet, les actions trop ciblées sur le climat peuvent être dangereuses pour les écosystèmes et vice-versa.

Au niveau français :

on peut également s’inquiéter car il y a une montée de l’intolérance, voire de la haine de l’autre qui n’est pas sans rappeler des heures sombres de notre pays. Et des attaques verbales et parfois physiques contre les défenseurs de l’environnement, associations ou personnes de la part de certains syndicats agricoles ou de certaines forces politiques. Les mouvements d’extrême droite vont même jusqu’à vouloir museler l’expression citoyenne et les associations non seulement en les étranglant financièrement mais aussi en leur niant le droit à l’expression. Et il y a une attaque en règle contre le droit de l’environnement, qui ne se contente pas de déclarations dans les médias mais qui se concrétise par des décisions de l’État ou de la représentation nationale.  En effet, depuis plusieurs mois, des organismes publics tels que l’OFB, l’ADEME, l’Agence Bio  ou encore l’ONF  et d’autre encore, sont attaqués de toutes parts dans le cadre de la loi dite de “simplification”. Pourtant, force est de constater qu’au fil du temps, ces réformes se traduisent par une régression continue du droit de  l’environnement. ” Simplification” est devenu un euphémisme poli pour “dérégularisation” et ” régression du droit de l’environnement”. Cependant c’est l’ensemble de ces établissements qui sont nécessaires à la transition écologique. Dans le contexte actuel de triple crise environnementale -crise climatique, effondrement de la biodiversité, pollutions – plutôt  que de remettre en cause leur existence ou leurs moyens, ces agences devraient être renforcées budgétairement et humainement, pour accélérer la transition de la France vers un futur viable.

Concernant la Corrèze :

dans ce département qui constitue le périmètre de connaissance et d’action de notre association, les conséquences des reculs et attaques cités plus haut peuvent être tout particulièrement néfastes. 
La Corrèze se caractérise par sa dominance rurale (une grande majorité des habitants vivent à la campagne, y compris dans les communautés d’agglomération autour des villes-centres), la richesse de sa biodiversité, l’étendue de ses forêts, l’existence d’un réseau d’eaux de toutes sortes ( zones humides, multiplicité des étangs, nombreux ruisseaux, rivières, et bassins versant), la place importante de l’agriculture, sans oublier la variété et la beauté de ses paysages. 
Déjà, cet environnement remarquable, censé être protégé (nombreux sites classés ou inscrits, zones Natura 2000, ZNIEFF, volet Corrèze de la Charte Epidor du bassin de la Dordogne:1991) subit d’incessants grignotages : bétonisations injustifiées, pollutions industrielles, coupes rases problématiques, augmentation alarmante des zones déclarées constructibles, décroissance des espèces en milieu aquatique et notamment des poissons migrateurs, multiplication anarchique des projets de photovoltaïques au sol, etc.
En 2024, les défenseurs de l’environnement ont encore fait face, mais dans des conditions de plus en plus difficiles. La faiblesse dramatique des effectifs dédiés par l”Etat à la protection de l’environnement dans le département (OFB, inspection des sites, etc.) jouant un rôle sérieux dans cette dégradation.
Si un recul de la conscience et de la vigilance écologiques devait se confirmer et s’accélérer sous l’effet de la pression considérable de certaines forces politiques ou capitalistiques, très actives sur le plan local, on assisterait à une transformation négative, non seulement de l’image et de l’attractivité de la Corrèze, ainsi dépouillée au ralenti de son originalité, mais surtout à des dégâts irréversibles pour le patrimoine naturel, la qualité de la vie et la santé de ces habitants. Un futur indésirable auquel il n’est pas possible de se résigner.”

Mais il ne faut pas lâcher prise: continuons ensemble

  • à défendre la nature car c’est défendre l’Homme qui dépend totalement des services qu’elle nous apporte.
  • à défendre nos valeurs d’humanisme, de respect des autres
  • à appuyer nos convictions par de la connaissance.

C’est tous ensemble que nous pouvons faire bouger les choses, c’est le fondement de l’esprit fédératif.

Rapport moral – CORREZE environnement – AG 24 avril 2025

NB: CORREZE environnement a rappelé lors du dernier stage de citoyenneté, la Charte de l’Environnement (2004) qui est adossée à la constitution et pose très justement des principes fondamentaux.
Ce serait bien qu’ils soient compris et partagés au quotidien

Charte de l’environnement- 2004 –

intégrée au  bloc de constitutionnalité à la faveur de la révision constitutionnelle du 1er mars 2005
Préambule de la constitution de 1958 « Le peuple français proclame solennellement son attachement aux Droits de l’homme et aux principes de la souveraineté nationale tels qu’ils ont été définis par la Déclaration de 1789, confirmée et complétée par le préambule de la Constitution de 1946, ainsi qu’aux droits et devoirs définis dans la Charte de l’environnement de 2004 ».
La Charte est constituée de dix articles précédés de considérants reconnaissant :
” Que les ressources et les équilibres naturels ont conditionné l’émergence de l’humanité ;
Que l’avenir et l’existence même de l’humanité sont indissociables de son milieu naturel ;
Que l’environnement est le patrimoine commun des êtres humains ;
Que l’homme exerce une influence croissante sur les conditions de la vie et sur sa propre évolution ;
Que la diversité biologique, l’épanouissement de la personne et le progrès des sociétés humaines sont affectés par certains modes de consommation ou de production et par l’exploitation excessive des ressources naturelles ;
Que la préservation de l’environnement doit être recherchée au même titre que les autres intérêts fondamentaux de la Nation ;
Qu’afin d’assurer un développement durable, les choix destinés à répondre aux besoins du présent ne doivent pas compromettre la capacité des générations futures et des autres peuples à satisfaire leurs propres besoins “.

  • Art1: Chacun a le droit de vivre dans un environnement équilibré et respectueux de la santé.
  • Art 2: Toute personne a le devoir de prendre part à la préservation et à l’amélioration de l’environnement
  • Art 3: Toute personne doit, dans les conditions définies par la loi, prévenir les atteintes qu’elle est susceptible de porter à l’environnement ou, à défaut, en limiter les conséquences.
  • Art 4: Toute personne doit contribuer à la réparation des dommages qu’elle cause à l’environnement, dans les conditions définies par la loi.
  • Art 5: Lorsque la réalisation d’un dommage, bien qu’incertaine en l’état des connaissances scientifiques, pourrait affecter de manière grave et irréversible l’environnement, les autorités publiques veillent, par application du principe de précaution et dans leurs domaines d’attributions, à la mise en œuvre de procédures d’évaluation des risques et à l’adoption de mesures provisoires et proportionnées afin de parer à la réalisation du dommage.
  • Art 6: Les politiques publiques doivent promouvoir un développement durable. A cet effet, elles concilient la protection et la mise en valeur de l’environnement, le développement économique et le progrès social.
  • Art 7: Toute personne a le droit, dans les conditions et les limites définies par la loi, d’accéder aux informations relatives à l’environnement détenues par les autorités publiques et de participer à l’élaboration des décisions publiques ayant une incidence sur l’environnement.
  • Art 8: L’éducation et la formation à l’environnement doivent contribuer à l’exercice des droits et devoirs définis par la présente Charte.
  • Art 9: La recherche et l’innovation doivent apporter leur concours à la préservation et à la mise en valeur de l’environnement.
  • Art 10: La présente Charte inspire l’action européenne et internationale de la France.
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