SEL de Terre Corrèze: Produire ses graines en réseau

SEL de Terre Corrèze: Produire ses graines en réseau

Le froid va partir, nos jardins vont nous récompenser de nos travaux de préparation fait depuis l’automne…Vous allez semer et planter pour nourrir les vôtres. Merci de penser à produire 1 ou deux graines avec vos légumes pour avoir des légumes adaptés à votre jardin et à l’évolution du climat. Si chaque personne de Sel de Terre fait cela, nos échanges seront abondants.

L’essentiel à savoir pour produire des semences potagères

Explication en vidéo en 5 minutes par Jean Luc Perrière, vice président de CORREZE environnement, animateur de SEL de Terre Corrèze.

Insatisfaits des semences qui sont proposées dans le commerce, de plus en plus de jardiniers amateurs se lancent dans la production de leurs graines. Pour que ces initiatives répondent aux besoins de façon pérenne il est bon d’adopter les techniques et procédures de production appropriées.

Choix des semences de base

Choisissez des semences sûres :

  • pas d’hybride F1. Elles sont impropres à la reproduction.
  • évitez les semences industrielles, leur production étant souvent forcée (engrais, sur-arrosages, pesticides, …) et donc éloignée de nos méthodes de culture.
  • ne produisez pas vos semences à partir de plants achetés dans le commerce, même en bio ; ces plants risquent d’être issus de semences hybrides.
  • ne récoltez pas les graines de fruits que vous achetez tels que melons, tomates, courges, poivrons,… Même en bio ils peuvent être issus de semences hybrides ou avoir subit un croisement avec une autre variété au moment de la floraison de la plante. En outre, la maturité du fruit, et donc de ses graines, n’est généralement pas complète.

Conduite de culture

Les plantes sont cultivées de la même façon pour la production de semences que pour leur consommation. Il y a cependant des différences :

  • la durée de culture qui est plus longue,
  • la nécessité de sélectionner les portes graines,
  • d’empêcher les croisements entre les variétés (hybridations naturelles)
  • de maîtriser les opérations de maturation, récolte, tri, conservation et étiquetage des graines.
  • Dès le semi et à toutes les étapes de culture (sélection, récolte, séchage, empaquetage) il convient d’identifier le nom de la plante cultivée par étiquetage – on oublie très vite !
  • Pensez à espacer et à tuteurer vos portes graines (les pieds de salade, de chou ou de bette se développent fortement en largeur et en hauteur ; un coup de vent risque de les renverser et de gâcher votre récolte).

La sélection des porte graines

Pour préserver une bonne base génétique de la variété, il convient de cultiver plusieurs portes graines (le nombre recommandé varie suivant les espèces).
Consulter le tableau récapitulatif lien en fin de page à télécharger ou à retrouver dans l’onglet semence sur le site SEL DE TERRE)
Si vous n’avez pas assez de portes graines, demander dans le réseaux en se mettant à plusieurs, c’est aussi possible.
 

La sélection se fait à toutes les étapes de culture.

  • Écartez les plantes qui ne correspondent pas aux caractéristiques attendues pour la variété (forme, goût, précocité, résistances, …).
  • Éviter les hybridations naturelles non contrôlées
  • Pour conserver le caractère spécifique à une variété il est nécessaire d’éviter les pollinisations croisées naturelles (vent, insectes).
  • Les croisements s’opèrent entre variétés et non entre espèces. Il convient donc de se renseigner sur le classement botanique des plantes cultivées dans son jardin pour adapter ses pratiques culturales. C’est comme cela que le jardin Passerelle à Brive multiplie des carottes car il est en ville loin des carottes sauvages!

Il est possible d’éviter les pollinisations croisées :

  • en mettant de la distance entre variétés. Ces distances varient d’une espèce à l’autre (quasi nulles pour les plantes autogames telles que laitues, tomates ou haricots et jusqu’à 2 km pour les plantes allogames telles que choux, carottes et courges). Attention aux cultures du voisinage et aux variétés sauvages. ( consulter le tableau récapitulatif à retrouver dans l’onglet semence sur le site SEL DE TERRE)
  • en isolant ses porte graines au moment de la floraison par encagement (tunnels, châssis).
  • en procédant à des pollinisations contrôlées (cucurbitacées notamment).

Récoltes

  • Si vous n’avez pas d’expérience, renseignez-vous sur les pratiques qui correspondent à l’espèce que vous cultivez.
  • Récoltez par temps sec. En cas de forte humidité vos graines risquent de ne jamais sécher.
  • Une semence récoltée avant maturité complète ne sera pas viable. Généralement il convient de mettre à maturer votre récolte sous abri sec et ventilé.

Conservation

  • Lorsque vos semences sont parfaitement sèches mettez-les au congélateur pendant quelques jours pour éliminer les œufs d’insectes et certaines maladies qui risquent de s’y trouver en germe.
  • Gardez vos graines dans un espace sec, frais, à l’abri de la lumière.
  • Prenez garde aux souris, capables d’engloutir toutes vos récoltes en quelques jours !
  • Le stockage se fait en sacs papier ou idéalement dans des bocaux en verre (mettez une feuille de papier essuie-tout ou un tissu léger entre le bocal et le couvercle).
  • Evitez les bois traités qui contiennent des produits anti-germinatifs.
  • Identifiez vos semences sur chaque conditionnement, à minima : 1 nom de la variété 2 année de récolte 3 lieu de production

Chou Romanesco graines distribuées dans SEL de Terre.

Les commentaires sont clos.