Mardi 07 janvier à 18h30 au Théâtre de Tulle nous avons  rencontré Hervé Covès  et nous avons retenu notre respiration dès  ses premiers mots, emportés par la force de sa conviction :« la vie est belle ».

Il en énonce avec douceur les conditions et nous laisse sans cesse face à l’intelligence du cœur. Bizarre comme il me rappelle le Petit Prince. Viendrait-il de la même planète ?

Une intelligence du cœur exigeante  qui nous place en situation de curiosité et de rébellion intellectuelle permanente. Doux comme un agneau notre Hervé mais toujours prêt à sortir du cadre  simplificateur, il se complait dans la complexité du monde des hommes et de la nature et nous invite à tenter l’expérience.

Il réfute les modes de pensée qui font la mode d’une époque et imposent un cadre simplificateur, uniforme, formaté  comme «  le tout chimique, le tout technique, le tout réseau ».

Car la nature ne s’exprime pas dans un cadre,  elle transgresse le cadre pour s’organiser dans la complexité. Alors, pour la comprendre, observons la, faisons lui confiance. Bien sûr la question du « jusqu’où  lui faire confiance » reste vers des horizons à explorer avec gourmandise.

Au cours de cet entretien Hervé nous a livré quelques aspects de la nature que l’homme pressé ne peut observer :

Saviez-vous,  par exemple,  que le douglas  ne sera sauvé par des auxiliaires que si il y a des douglas de plus de 25 ans ? et le châtaignier, sauvé  de la mérule, si il y des châtaigniers  de 300 ans ? et même la renouée du japon pourrait vous étonner. Mais je n’en dirai pas plus. Le conteur, explorateur de vies, Hervé Coves vous livrera les exploits naturels de la plus petite fleur, du plus petit insecte que vous pensiez bien inutiles, j’en suis sûre… Vous aviez tort.

Il faut dire qu’Hervé a eu cette chance inouïe de se frotter à la pensée des peuples autochtones « fondée sur une approche systémique et holistique, et qu’il est saisi par la possibilité d’un autre lien au vivant, fondé sur l’amour. »

N’hésitez pas à aller sur you tube, Hervé crève l’écran.

JW, une fan d’Hervé Coves

C’était le 7 janvier à l’Empreinte, lors d’une rencontre trop courte au théâtre de Tulle:
« Aimer : comment passer de la fertilité à la fécondité dans la relation que nous entretenons avec la terre ? »

Dans la civilisation indo-européenne, l’agriculture s’est toujours rêvée sur le modèle du jardin, un paradis clos, isolé et maîtrisé, reléguant la nature au hors-champ, par le recours à des techniques biocides, avec les conséquences que l’on connaît. D’autres civilisations, pourtant, ont su développer des relations à la nature qui composent d’autres liens et d’autres enchevêtrements, des écosystèmes résilients dans lesquels tous les êtres peuvent vivre en équilibre les uns avec les autres : les cultures amazoniennes et amérindiennes en témoignent, par exemple, par le développement de corridors biologiques et de relations non-hiérarchiques entre les vivants. C’est dans le sillage de cette conversion à une autre pensée du rapport à la nature que nous cheminerons aux côtés d’Hervé Covès pour cette quatrième tribune qui inaugure l’année en y déposant le secret d’une lumière : « la vie est belle ».

Hervé Covès, en bref:

Hervé Covès est ingénieur agronome, il a travaillé au Pôle d’expérimentations de la Chambre d’agriculture de Corrèze. Conseiller expert en trufficulture, il a dirigé notamment la truffière expérimentale de Chartrier-Ferrière et se passionne pour la permaculture, l’agriculture de la fécondité et pour la diversité biologique et les interactions qui unissent les êtres vivants – bactéries, plantes, champignons, animaux. C’est en Guyane, en 2001, dans la forêt amazonienne, à Saül, qu’il vit sensiblement la force d’un autre système de pensée, plus complexe, fondé sur une approche systémique et holistique, et qu’il est saisi par la possibilité d’un autre lien au vivant, fondé sur l’amour. Chercheur infatigable, pédagogue passionné, il rejoint l’ordre franciscain en 2014 et ne cesse de défendre une agriculture sobre, résiliente et aimante.
Il est l’auteur  du livre :  Vivre ensemble notre monde truffé d’amour.