En matière  de bonne gestion de la Ressource en eau, en qualité et en quantité,  il est pertinent de raisonner (verbe intéressant) à l’ échelle d’un bassin fluvial, en l’occurrence les 24500 km² du bassin de la Dordogne. C’est cette échelle que Guy Pustelnik ,* a choisie, en 1992, pour lancer le sommet Dordogne, à  Bergerac.

En matière  de bonne gestion de la Ressource en eau, en qualité et en quantité,  il est pertinent de raisonner (verbe intéressant) à l’ échelle d’un bassin fluvial, en l’occurrence les 24500 km² du bassin de la Dordogne. C’est cette échelle que Guy Pustelnik ,* a choisie, en 1992, pour lancer le sommet Dordogne, à  Bergerac.

17 partenaires identifiés, un travail au long cours et une charte, résultat de 3 jours intenses

Dix-sept partenaires incontournables ont été identifiés et rassemblés, avec leurs services et leurs conseillers techniques (4 Régions, 6 Départements, EDF, SNCF, O.T., irrigants, agriculteurs, pêcheurs professionnels, Fédérations de la pêche et appma(s), chasseurs, Chambres d’agriculture, Associations de défense de l’Environnement, Elus (Maires, Conseillers Généraux et Régionaux), etc…).

Trois journées de travail, très organisé, ont permis de faire émerger une CHARTE, forte de 350 articles, visant à  la protection contractuelle de tout l’écosystème de la rivière  Dordogne en tant que telle ainsi que ceux des bassins-versants de tous les affluents.

Les Préfets  étaient chargés, via leurs services idoines, de veiller à la mise en œuvre de la Charte. Un Préfet de Bassin coordonnait leurs actions . Tous les partenaires ont signé, y compris les représentants de l’État, des Régions et des  Départements.

L ‘Établissement Public Inter-départemental de la Dordogne ( EPIDOR ) a été chargé de la mise en œuvre technique de cette Charte, très riche et très ambitieuse, à  travers des documents d’objectifs (DOCOB). EPIDOR est « cornaqué » par les Conseils Généraux  de l’époque, auxquels son Directeur rend compte….

J’ai eu l’honneur de participer à ces travaux de conception de la charte, au titre de Corrèze-Environnement, sous l’égide  du Ministère des Affaires étrangères de Roland Dumas, dans le cadre du Comité de jumelage Dordogne-Riviere Jacques Cartier (au Canada) . Un expert canadien animait les débats, Pierre Dulude .

Les 24 500 km2  ont depuis été explorés avec la complicité  des partenaires de terrain signataires à  Bergerac. Cette dynamique de préservations et de restaurations globales se poursuit activement aujourd’hui, 30 ans après.

Ce n’est qu’une Charte, non opposable au tiers, et pourtant , elle est reconnue et respectée. Des références pertinentes, de l’expertise ont déjà permis des travaux exemplaires. La solidarité est très présente.

Voilà  de la belle Écologie en marche, que tout le monde s’approprie, à l’ échelle de  » groupes à portée de voix « . Elle sous-tend la cause humaine et naturelle d’un petit territoire très  diversifié, du Puy de Dôme à la Gironde, au fil de la Dordogne.

On agit dans le cadre du SDAGE ( Schéma Directeur d’ Aménagement et de Gestion de l’Eau ) à l’échelle du Bassin, avec les outils adaptés à ce territoire, ou encore dans le cadre du SAGE ( Schéma d’ Aménagement et de Gestion de l’ Eau / Sage, Dordogne Amont , ou VEZERE-CORREZE sur notre département).

Les écologistes se grandiraient s’ils s’employaient à faire vivre cette CHARTE, probablement unique en France, avec toutes ses instances: SDAGE, SAGEs, CLE (cellule locale de l’eau, avec les élu(e)s).

En terme de politique inter-régionale de préservation de la ressource en eau, lisible et crédible , didactique, pédagogique et récréative, sur le sentier étroit de l’écologie, en terme de mobilisation citoyenne, cette Charte nous fait faire une bonne partie du chemin.

Daniel Soularue, ancien président de Corrèze- Environnement
La Charte est disponible auprès de CORREZE environnement ou sur le site d’EPIDOR, en cherchant bien !