Mines d’uranium

Mines d’uranium

Plus de deux ans après la formulation des recommandations du GPP (Groupe d’Expertise Pluraliste) et 1 an et demi après celles du CESER (Conseil Economique, Social et Environnemental Régional), la Fédération CORREZE environnement ne peut que constater l’absence totale de mise en œuvre sur le terrain de l’ensemble de ces recommandations !

Le bilan dressé par nos associations est globalement très négatif et la position des autorités publique semble malheureusement pouvoir se résumer en une phrase: « il est urgent de ne rien faire ».

Ce bilan est partagée par l’ensemble des association limousines et françaises confrontées à cette problématique, comme en atteste la déclaration commune d’octobre 2012 du collectif national des associations de France et du Niger qui constatent, entre autre:

−l’existence de terrains, chemins, lieux publics ou privés, habitations et batiments contaminés par des matériaux radioactifs disséminés dans l’environnement: ex d’étangs et de maisons contaminées en Xaintrie, sols pollués à Egletons, taux de radon élevés potentiellement mortels, etc…

les pollutions du milieu naturel dont les ressources en eau

− la gestion condamnable des sites de stockage de déchets, qui a abouti au fait qu’AREVA n’a plus de site de stockage de déchets autorisé en Limousin

− la perte de mémoire sur la localisation des sites remblayés (campagne de recensement classée sans suite par de nombreux élus),

− l’exposition du public à son insu, puisque l’information du public n’est pas assuré

− l’absence de normes sanitaires et environnementales claires et partagées par tous, en particulier sur les niveaux de rejet et de décontamination acceptables,

− un dispositif de surveillance inadapté…

Tout ce qui fait que la Corrèze, et contrairement aux départements voisins, se singularise par son laxisme et détériore ainsi son image avec les risques économiques que l’on imagine (tourisme, soupçons sur des produits potentiellement contaminés, valeur du foncier, etc…)

La Fédération CORREZE environnement, comme sa Fédération régionale Limousin Nature Environnement, attend toujours des avancées concrètes: (liste non exhaustive)

– le traitement des zones et sites pollués connus depuis des années au travers des rapports AREVA, associatifs, DREAL, et IRSN.

– l’enlèvement des stériles miniers, conformément aux récentes prescriptions de l’ASN (Autorité de Sûreté Nucléaire), sur l’ensemble des sites dépassant les 500 chocs/s, et non pas en fonction de scénarios d’exposition incomplets et ne prenant pas en compte le long terme.

– la publication des cartes brutes des zones contaminées par les stériles miniers afin de permettre aux élus de demander des actions rapides de remédiation.

– le traitement des eaux de consommation humaine sur les captages problématiques radon.

– l’analyses systématiques de l’utilisation des sédiments d’étangs sous influence minière. (Il est aujourd’hui démontré que certains sédiments de curage d’étangs se retrouvent comme apports en jardins potagers.)

– la couverture des stockages de déchets afin de stopper les pollutions avérées des nappes souterraines.

– la publication de la carte des zones humides sous influence minière donc potentiellement polluées.

– la validation et publication des NQE (normes de qualité environnementale) pour l’eau et les sédiments en matière de radioactivité.

– Réunions régulières des Commissions de Suivi de Sites avec ordre du jour concerté et projets de décisions publiques à discuter.

– la création d’un centre de stockage des déchets issus des dépollutions de sites et des bassins de traitement des eaux, aux normes environnementales actuelles (à minima celles d’un centre de déchets ménagers…).

– la mise aux normes environnementales et sanitaires du laboratoire de Bessines SEPA 1 en situation irrégulière depuis 2006 !

– la mise en aux normes des stockages de fûts radioactifs et de résidus de traitement dans certaines mines, non déclarés bien que connus et reconnus par AREVA et la DREAL.

– la reprise des contrôles inopinés des inspecteurs DREAL sur les sites limousins..

 

Conclusion: il n’est plus l’heure de faire des études:

Les connaissances actuelles sont déjà suffisantes pour permettre des décisions publiques capables de réduire le niveau de risques artificiels pour les populations limousines déjà particulièrement exposées naturellement à la radioactivité. Bien sur, le contexte international du nucléaire suite à l’accident de Fukushima n’est sans doute pas étranger à ces retards importants, la société AREVA ne pourrait pas supporter une remise en cause trop forte de ses méthodes d’exploitation de l’uranium alors que le Limousin est présenté comme exemple, et qu’un musée de la mine est en préparation…

Mais n’oublions pas que les conséquences de cette politique nationale sont aujourd’hui supportées par les populations limousines, et le seront demain par les collectivités territoriales et l’Etat (et donc par les contribuables corréziens) qui devront prendre en charge l’ensemble des dépollutions et des réhabilitation correctes des anciens sites miniers. Cela n’est pas acceptable

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